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- Ergé
- Catégorie : Autres origines
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Premier couteau présenté, ce bou-saadi avait été commandé par mon père il y a une cinquantaine d'années. Instituteurs, mes parents ont vécu plusieurs années à Bou Saâda, avant d'en déménager en juin 1956 suite à leur mutation liée aux "événements". Ce couteau a été acquis lors de vacances passées à Bou Saâda, quelques années plus tard.
Si ma mémoire ne me trahit pas, sa lame a été forgée à partir d'une lime à bois. Le manche en corne, théoriquement de bélier, mais je ne saurais faire la différence avec une corne de vache, est traditionnellement enserré par un fil de laiton auquel a été associée une chaînette en acier.
Le fourreau en bois est couvert de cuir, ce qui est classique. L'aspect m'évoque du cuir de chameau.
Le couteau mesure 275 mm, dont 170 mm de lame.
Quoi en dire de plus, sinon que c'est peut-être le seul souvenir physique, palpable, réel qui me reste de l'Algérie, provenant de plus de l'endroit où j'ai passé les six premières années de ma vie.
Que mon père soit remercié de l'avoir fait fabriquer, et que ma mère le soit également pour me l'avoir aussi volontiers donné, quelques années après le décès de mon père ! Merci encore à mes frères qui n'ont pas contesté ce don !
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- Ergé
- Catégorie : Autres origines
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Comme je l'ai dit plus haut, j'ai toujours connu mon père avec un canif dans la poche, et j'ai eu très tôt envie d'avoir le mien.
Est-ce le premier que mon père m'a offert au cours de l'été 1962, ou un autre acheté plus tard et que j'ai retrouvé il y a quelques années ? ou encore un ayant appartenu à mon père (vers la fin de sa vie, c'était un petit Opinel 5 qu'il avait dans la poche, et que j'ai récupéré), mais il ne s'est pas contenté de faire de la figuration, celui-ci, tant ses lames ont été usées par les affûtages répétés !
Quoi qu'il en soit, même si je n'ai plus le souvenir de ce à quoi ressemblait vraiment mon premier canif, je me rappelle qu'il m'avait été acheté dans une armurerie d'Aups, alors que nous passions des vacances à Villecroze, juste avant que je me retrouve pour deux ans pensionnaire au lycée Général Ferrié de Draguignan...
Il ne m'avait pas fallu longtemps pour arriver à me couper la pulpe du pouce en voulant couper des tiges de jonc !
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- Ergé
- Catégorie : Opinel ®
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Ma rencontre avec les Opinel date probablement du début des années 80, lors de vacances en famille à Colmars-les-Alpes : en montagne, qui n'a pas son Opinel ? Ce qui est curieux est que bien qu'ayant fait plusieurs séjours dans ce joli village, dès 1971, je ne me souviens pas y avoir acheté d'Opinel auparavant.
J'ai probablement commencé par acheter un n° 8, ainsi qu'un n° 12 ! Ai-je rapidement acheté un n° 7, je ne sais pas, mais en tout cas, c'est celui avec lequel je me suis senti le plus à l'aise, celui qui a le plus servi. Tous trois ont des lames oxydables et un tranchant redoutable !
Ce n° 12, alors que je taillais une longue branche de buis pour en faire un baton de marche, a bloqué contre un noeud alors que je donnais un grand coup pour couper une des branches, et un morceau d'acier de plusieurs millimètres a sauté, faisant une belle encoche !
Il m'a donc fallu reprendre la lame, la limer patiemment puis refaire le fil, d'où sa forme inhabituelle.
Cet Opinel n° 7 est certainement celui qui m'a le plus servi, celui avec lequel j'étais le plus à l'aise. Il est aussi celui qui aurait pu me faire perdre partiellement l'usage du pouce gauche ! En effet, à une époque, je cassais la croûte au bureau et il me servait à tartiner un bout de fromage dans un morceau de banette. Je fendais la banette avec ce couteau toujours bien affûté, l'ouvrais en deux, tartinais mon fromage, puis essuyais la lame en la passant dans l'épaisseur de la mie, côté main, jusqu'au jour où j'ai transpercé la croûte et largement fendu la chair de la première phalange du pouce, ratant par miracle les vaisseaux, nerfs et tendons... Je n'ai pour autant pas abandonné ce couteau et j'ai continué à l'utiliser comme si de rien n'était !
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- Ergé
- Catégorie : Laguiole
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Vers le milieu des années 80, lors d'un séjour à Onet-le-Chateau, un beau-frère m'a fait découvrir Laguiole et ses couteaux, après une halte dans une auberge de campagne où nous avons dégusté un excellent aligot...
Je ne me souviens pas avoir entendu parler de ces couteaux auparavant !
Le nombre de boutiques était déjà impressionnant à l'époque, et nous sommes entrés dans celle de "Laguiole Rossignol", où s'était probablement déjà servi notre hôte, et où je me suis offert un 12 cm avec poinçon et tire-bouchon.
Hélas, au printemps 88, un visiteur bien intentionné, pendant que je surveillais l'impression bruyante de documents dans la pièce voisine, s'est introduit dans mon bureau sans que je m'en aperçoive et en est reparti avec ma sacoche contenant, outre ma paire de lunettes de secours et un beau stylo-plume tout neuf, ce couteau.
Il ne me restait plus qu'à envisager d'y retourner pour me réapprovisionner !
À l’époque, j'avais repris le vélo et, en août 89, nous avons fait un nouveau bref séjour à Onet-le-Château, à l'occasion duquel j'avais programmé d'aller, seul et à vélo, jusqu'à Laguiole en passant par Aubrac. Parti le 22 août vers 7h du matin, dans le brouillard, je me suis tout à coup retrouvé sur les petites routes de l'Aubrac, une vingtaine de kilomètres après Espalion, en plein chantier de réfection de chaussée : impossible de rouler sur les caillasses de terrassement, il fallait pousser le vélo, ce qui n'était pas simple avec les chaussures à cales automatiques !
Pire ! au bout de quelques centaines de mètres, un automobiliste croisé me lance : "bon courage ! il y en a pour dix kilomètres...".
Heureusement pour moi, ce n'était qu'une mauvaise plaisanterie, et un kilomètre plus loin, je retrouvais une chaussée carrossable. Mais dans l'histoire, j'avais perdu un sacré moment, et pour pouvoir être à Laguiole bien avant midi, il m'a donc fallu amputer partiellement ma boucle dans l'Aubrac, sans aller jusqu'au village d'Aubrac, coupant au plus court. Mais quel plaisir que ces petites routes ombragées et ces magnifiques bovins de race Aubrac qui, placidement, me regardaient passer !
Arrivé à Laguiole, je suis bien entendu retourné à la boutique Laguiole Rossignol acheter pour moi un couteau simple lame 12cm manche en corne blonde et lame acier inox 440, que j'utilise encore aujourd'hui à chaque repas, plus d'autres à offrir (contre la pièce symbolique... ), avant d'aller remplir mon sac à dos de deux belles fouaces à la boulangerie pâtisserie toute proche. Après avoir refait le plein de mes gourdes à l'eau glaciale de la fontaine, direction Espalion pour une halte casse-croûte !
Vous noterez sur cette image du manche que ce couteau ne comporte pas la traditionnelle "croix du berger" !
Le vélo que j'utilisais ce jour-là avait des freins surpuissants destinés à nous ralentir lorsque je transportais sur son siège-bébé mon plus jeune fils, ce qui a failli me valoir une belle chute ! La route avait été refaite, un tapis d'autoroute ! et dans cette descente, probablement à près de 70 km/h, pour éviter une chute après le blocage de la roue arrière lors d'un freinage pourtant prudent avant un grand virage, je me suis offert un tout-droit qui s'est terminé dans un chemin de terre, heureusement sans croiser de voiture...
Après avoir "déjeûné" de quelques morceaux de fouace au bord du Lot, le plus dur de la journée a été de devoir remonter d'Espalion en direction de Rodez : 250 m de dénivelé sur cinq bons kilomètres, aux environs de 2h de l'après-midi, dur, dur ! J'ai bien dû mettre trois fois pied à terre pour reprendre mon souffle, et je suis enfin arrivé à Onet vers cinq heures de l'après-midi, cuit mais heureux : j'avais mon couteau !
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- Ergé
- Catégorie : Opinel ®
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Lorsque, fortuitement, j'ai entendu parler de la version "effilée" de l'Opinel, je n'ai pas résisté longtemps avant d'aller voir – et de craquer sur – ce nouveau modèle. Je suis reparti avec un n° 10 en olivier que j'ai utilisé pendant quelques mois à tous mes repas, avant de revenir au Laguiole que j'avais mieux en mains.
Ce couteau a une particularité que j'ai découverte il y a quelques mois en m'intéressant de nouveau à ce type de modèle : on n'y voit pas la gravure habituelle d'Opinel ! Après interrogation d'Opinel, puisque j'en étais arrivé à douter de son authenticité, j'ai eu confirmation de celle-ci : la gravure avait à l'époque été faite au laser, et à force de récurer après chaque repas, elle s'est effacée ! De même, le manche est devenu terne et je n'ai pour le moment pas réussi à le raviver, même en le ponçant légèrement et en l'huilant délicatement.
En fait, en jouant avec les reflets sur la lame, on arrive, difficilement, à voir le reste de gravure, ce que j'ai découvert récemment.
Depuis, un modèle n° 8, manche également en olivier, mais plus veiné, est venu compléter la collection.